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Festival du Patrimoine Vivant 2019

Stéphanie Berrebi

Ce week-end du 21 septembre, la France entière honorait son patrimoine et c’est à cette occasion que se tient chaque année, le Festival du Patrimoine Vivant à Château-Thierry, né de l’idée un peu loufoque d’un archéologue de redonner vie au patrimoine, de mélanger ce qui fait notre histoire et particulièrement l’histoire médiévale et les musiques actuelles.

Vendredi 20 : 19h, direction l’enceinte du Château où se déroulait donc cette 24e édition du Festival du Patrimoine Vivant. Soirée exclusivement réservée aux concerts qui démarrent en douceur à la nuit tombante avec Bonbon Vodou.                

On les connait bien et on les apprécie à la rédaction de FrancoFans, ces deux artistes qui se complètent aujourd’hui à la vie comme à la scène. Oriane Lacaille et JereM ont crée un petit univers autour des musiques du monde, de la Réunion à l’Afrique. En plus des morceaux que nous apprécions du premier album (Le tour du monde en vélo d’appartement, L’amour Ikea ...), nous avons pu découvrir de nouvelles compositions pour un album à venir sous peu … Les musiques se veulent d’autant plus intenses, plus transcendantes, plus entêtantes … Ils explorent et expérimentent toujours plus avec ces musiques venues d’ailleurs avec leur multitude d’instruments, des ukulélés, des sacs plastiques, des bidons, des percus … C’était un vrai plaisir que de retrouver ce duo qui s’affirme dans ce qu’il est, qui amène douceur et chaleur, bien-être et rythmes enivrants. 

Ce que j’aime dans ce genre de festival, c’est sa liberté de programmation, motivée par la passion de la musique avant tout.  Et c’est ainsi que nous avons fait un grand écart entre la douceur de Bonbon Vodou en guise d’apéro et l’arrivée de la Punkaravane en plat de résistance … !

Rafi, le chanteur de la formation est originaire de Château-Thierry, il a grandi avec le festival et il est accueilli comme le roi en son royaume. Toutes les générations, toutes les catégories sont représentées autour de ce show qui met le feu dès le départ. Ils ne peuvent renier la filiation avec la Ruda, tant l’influence est forte, tant dans la ligne de chant que dans les arrangements ska-rock cuivrés. On voit les premiers rangs qui pogotent pendant que les grands parents du fond apprécient plus calmement. On apprécie la mise en scène, les costumes, les décors … Ils sont jeunes mais ont déjà un sens du spectacle plus que plaisant.

Fin d’une première soirée bien remplie avec la hâte du lendemain après-midi et l’ouverture des animations médiévales avant le début des concerts

Samedi 21 : Nous ne serons pas déçus par ces stands où l’on fabrique savons, objets en cuir, forge, filets dans les arbres, spectacles de chevaux, fauconnerie, déambulations, jeux anciens (ancêtre des rollers, premiers hockeys sur bois etc.), escape game médiéval  et découverte de boissons d’époque comme l’hypocras.

Après un apéro au soleil avec Gullivan de Mes Souliers sont Rouges qui nous a dévoilé que pour leur gros concert du 5 octobre au Zénith de Caen, ils ne faisaient appel qu’à des artisans de leur région, pour la fabrication  des costumes de scènes et pour les autres réjouissances qu’on retrouvera sur les stands de merchandising.

 

Début de la soirée avec une belle découverte : San Salvador, un groupe de polyphonie occitane. Ils sont six sur scène, deux percussions et des voix … puissantes. Après cet après midi dans l’ambiance médiévale, on s’imagine dans le vieux pays d’Oc, on pense à la Mal Coiffée ou  Du Bartas … On vit l’instant, on s’imagine dans un mariage traditionnel, on se laisse porter par ce son si particulier. On rentre dans la danse, on rentre dans la transe. 

 Et c’est bien échauffés qu’on accueille la tête d’affiche de cette édition, le groupe qui est un peu comme chez lui dans ce festival : Mes Souliers sont Rouges. Un plaisir que de retrouver les rois de la podorythmie, ces passeurs de mots d'antant  qui pourraient tout aussi bien être d’aujourd’hui. Chacun se met à un moment sur le devant de la scène, les autres accompagnant avec leurs voix (quel travail d’harmonies ! On a beau les connaitre, on en reste toujours scotchés par la qualité des prestations vocales) et leurs instruments divers. On danse, on chante, on finit presque par oublier les artistes sur scène, le public se prenant au jeu de la farandole, des polkas … Quelle joie, les jeunes, les moins jeunes, les enfants et les punks, les parents et les grands parents, tout le monde se tient la main, tout le monde danse, chante… De la joie, des sourires et du bien-être, que demander de plus ?

Avant d’entamer le dernier concert, un petit spectacle de feu est prévu.  Combat à l’épée enflammée (le sabre laser d’époque), bolas et crachat de feu au programme, un moment qui fascine toujours un peu.  

 

Pour clore ce bal populaire, du rock. C’est la magie de ce festival, les musiques se mélangent autant que les populations. Epsylon est un groupe dont on a souvent parlé dans le magazine qui dans ses rythmiques, et son énergie rappelle Luke. On pense aussi à Louise Attaque ou Matmatah, car le rock prend des teintes celtiques par l’apport du violon ou de la cornemuse. On apprécie la décoration de la scène tout autant que l’énergie et la bonne humeur qu’ils envoient tout au long de leur show enflammé. 

Le dimanche après-midi était placé sous le signe des musiques traditionnelles et des animations. Hâte de voir ce que cette bande d’irréductibles gaulois nous prépare pour la 25e édition !