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DSLZ, rock'n' Vian

Stéphanie Berrebi

Boris Vian aurait eu 100 ans en Mars 2020. Poète, dramaturge, chanteur, trompettiste, ingénieur, auteur… Un touche à tout, un esprit libre qui, malgré le fait d’être mort avant ses 40 ans, aura marqué le siècle. L’auteur a été repris et mis en musique des centaines de fois, on retient surtout Le Déserteur, Fais-moi mal Johnny ou Je voudrais pas crever, poème dont on vous parle à travers quelques uns de ses interprètes dans notre numéro 78 d'octobre /novembre. Parmi eux, Debout sur Le Zinc, groupe de “rock littéraire”, comme les a présenté François Canetti lors de cette soirée du 26 septembre. 

DSLZ, on ne les présente plus à FrancoFans, nous les suivons depuis toujours, et apprécions leurs incursions dans le grand Répertoire de la chanson Francophone. Ils avaient déjà travaillé sur le répertoire de Vian, en 2011 avec ce projet pour enfants de 7 à 77 ans, L’Abécédaire en 26 chansonnettes

 

Avec le soutien des Éditions Jacques Canetti et de Nicole Bertolt, directrice du patrimoine de Boris Vian, DSZL a donc sorti Vian par Debout sur le Zinc le 13 septembre dernier, et après un tour de chauffe à Avignon l’été dernier, a présenté le projet en concert aux Trois Baudets, là où Boris Vian a chanté pour la première fois ses chansons (lui qui préférait offrir ses textes à des interprètes).

Nous avions aimé le disque, où les univers de Vian et DSLZ se rencontrent, où les textes percutants, drôles, réalistes de l’un viennent se coller au musiques rock, tziganes, jazzy, blue grass ou valse de l'autre. C’est d’autant plus plaisant de les retrouver mis en scène, avec l’énergie hors-paire qu'on connait du groupe. Les six musiciens étaient bien habillés pour l’occasion, costume, veston et chemise blanche, et installés comme dans leur salon.

Plus qu’un concert, nous assistons à un vrai spectacle, entrecoupé par les interventions enregistrées d’Oldelaf, dont on reconnaît le ton pinçant, qui nous lit des extraits de l’autobiographie de Vian, et nous décroche par la même occasion quelques sourires. On apprécie le petit intermède de claquettes, et d'une manière générale la mise en scène, les mouvements, le chant qui passe d'un musicien à l'autre. L'équilibre entre morceaux très connus tels que J’suis snob, Le déserteur , Je voudrais pas crever et découvrir des textes qui n’avaient jamais été mis en musique et des moins connus comme l’excellente Rue Watt ou Il oublia d’oublier d’oublier est bien trouvé. 

 

Ce qui ressort, c’est la modernité des textes de Vian, on pense particulièrement à Ne vous mariez pas les filles, qui aurait pu être écrit à l’heure des #metoo. 

On repart avec un large sourire, touchés par l’intemporalité des textes d'un véritable libertaire, et tout le talent d’interprétation de Debout sur le Zinc. 

Le centenaire de Vian va être célébré de bien des manières, de la tournée de DSLZ à un timbre poste à son effigie : infos sur www.borisvian.org

DSLZ repart sur les routes de France et de la Francophonie pour une tournée d’une cinquantaines de dates.

dslz.org