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[Reportage] Une soirée au Festival ODP

Par Audrey Lavallade - Photos Odile Hervois

Quelle émotion de pénétrer dans l’enceinte du festival ODP ce vendredi soir de fin septembre ! C’est enfin un vrai festival qui se tient, pas une version réduite ou amputée, c’est un festival sans masque, avec des tireuses à bières, du soleil et des artistes qui entament avec bonheur leur tournée d’automne. D’ordinaire ODP se tient au début de l’été, mais le festival au profit des orphelins des sapeurs pompiers a préféré laisser passer l’été pour se tenir dans de bonnes conditions. Pari réussi ! Situé dans un joli parc de Talence, en proche banlieue de Bordeaux, le festival est facilement accessible en tramway et à vélo, tout le quartier profite du son des concerts et personne n’a l’air de s’en plaindre.

Rapellons que les bénéfices du festival sont reversés au profit des orhpelins des sapeurs-pompiers de France.  

Gaëtan Roussel
Gaëtan Roussel

Pour ce premier soir, il fallait arriver tôt pour écouter Vercors (mais c’était pas mon cas… ), un trio franco-québéçois, nommé ainsi en référence à Alain Bashung (« On m’a vu dans le Vercors / Sauter à l’élastique"), mais aussi à l’auteur français et un maquis de la résistance. Puis c’est la talentueuse Camélia Jordana tout en douceur, visiblement émue de se retrouver là qui prend la suite. C’est un set lumineux, empreint de poésie, qui manque peut-être un peu d’énergie sur un festival de la taille d’ODP, mais qui permet une jolie entrée en matière. Après son duo, sur le dernier album de Gaetan Roussel, on s’attendait à ce qu’ils partagent la scène, malheureusement ce moment n’aura pas lieu. Gaëtan Roussel en grand habitué des lieux a lui véritablement enflammé la scène, alternant les grands morceaux de Louise Attaque, repris en coeur par tous les anciens - mais pas seulement - et les morceaux en son nom propre ... Même sans le violon, il a tenu en haleine le public de la première à la dernière note.

Catherine Ringer - Photo Odile Hervois
Catherine Ringer

 Enfin Catherine Ringer a été magique sur la scène ce soir là, sans aucun doute c’est vraiment une grande dame. Les années n’ont pas de prise sur elle, sa voix n’a pas bougé et il est difficile de ne pas voir la liberté et la douce folie qui l’habitent toujours. Depuis la disparition de Fred Chichin, l’autre moitié des Rita Mitsouko, c’est maintenant son fils Raoul qui l’accompagne sur cette tournée et un groupe qui a probablement la moitié de son âge, peu importe, nous n’avons que d’yeux que pour elle. Elle reprend un grand nombre de standards des Rita, des plus connus à ceux qui ont été oubliés. Après les chansons de Louise Attaque, cette soirée avait un joli gout de nostalgie.

 

Si le festival a défendu une très belle parité sur scène, ça n’a pas été le cas dans les sanitaires. Le retour des festivals, c’est aussi le retour des queues sans fin devant les portes des toilettes. Spéciale dédicace au responsable zélé, qui a refusé d’accès des toilettes hommes aux femmes lorsque la queue s’étirait sur des dizaines de mètres.A ce qu’il parait, on peut faire fermer un festival pour une seul contrevenante !…C’était une soirée sans faute qui s’est jouée ce vendredi. Samedi la fête a continué avec entre autres IAM, remis du Covid et dimanche Véronique Sanson.