Le jour ou Gaëlle peut enfin
s’acheter ses propres disques, au revoir Michel Jonasz ou Piaf qui l’ont bercée, elle se jette sur Slayer et Metallica. A ses 1m54, elle cesse de grandir mais laisse pousser ses cheveux.
Et puis, le drame se produit. Lors d’un concert de Sépultura, elle balance sa tête d’arrière en avant, comme tout le monde dans la salle, et se cogne à son voisin d’en face qui faisait la même chose. Le lendemain, on lui découvre un pou. Le surlendemain, elle a les cheveux courts. Sa veste en jean dégueux (des années de travail !!!) recouverte d’écussons ne la sauvera pas de l’exclusion, lente mais certaine, de ce qui était devenue sa famille musicale d’adoption.
S’en suit une boulimie de découvertes. Des chants Inuits à Allain Leprest, en passant par les Pixies, Bowie ou Dvorjak…leurs disques cohabitent dans une harmonie confuse et délicieuse.
Afin de constater ce qui subsiste de ces multiples aventures musicales, elle entre aux Ateliers Chansons de Paris. Au cours de ces deux années, elle abandonne l’idée d’appartenir à un style en particulier, se fabrique une plume, et fait de belles rencontres dont Gaspard Lanuit qui compose sur ses premiers textes (Gaëlle…avec 2 L – premier album autoproduit en partenariat avec la Sacem).
En 2006, Clément Petit (violoncelliste) intègre le projet en tant que musicien, puis arrangeur (Cité Thorez – second album).Leur complicité les mènera à co-composer “J’aime tes ex”, qui sortira en mai 2014.
J'aime tes ex
De ses deux ailes, Gaëlle a gardé sa plus belle plume pour ce troisième album. Et c’est portée par ses musiciens qu’elle explore une chanson plus dense, moins minimaliste. Clément Petit, violoncelliste, co-compositeur, arrangeur et réalisateur de l’album l’a invitée à oser…
Oser des chansons qui, pour la plupart, ont pris vie à l’écoute des compositions. Des musiques qui, à elles seules, ont parfois suggéré l’idée même de textes « cousus sur les mesures ».
A oser des arrangements plus étoffés tout en préservant l’intimité des mots. Des partitions ciselées, mais toujours au service de la dérision, de l’humour, du doux chagrin. Des cuivres aux sonorités second line, comme un pied de nez à la thanatophobie, comme on danse aux funérailles à la Nouvelle Orléans. Une batterie aux airs de cuisine, préparée par le chef du Tremens Delirium. Un quatuor à cordes très masculin sous les talons d’une Mini miss ratée.
Et puis, à oser inviter d’autres artistes…Nicolas Jules et Presque Oui