FESTIVAL JEAN FERRAT

Par Fabrice Bérard

Au pays de Jean Ferrat

 

 

 

 

Grande fête des mots, célébration de la chanson, de ses artistes à travers à la fois un in et un off, le festival Jean-Ferrat, 9ème du nom, a déroulé sur trois jours sa trame, du 19 au 21 juillet dans ce beau petit coin du sud-Ardèche, Antraigues-sur-Volane. Samedi soir, présente au côté de Philippe Chalabreysse, président du festival, Colette Ferrat, a réaffirmé  l’importance de ce rendez-vous pour elle et pour la mémoire de Jean. Au final, cette 9ème édition a séduit près de 1300 spectateurs chaque soirée. Créé  il y a 9 ans à la mort du chanteur/poète, le festival Jean-Ferrat envahit depuis 9 ans dans la joie et la bonne humeur les rues, calades et places d’Antraigues. Un petit village cévenol, ancré, entre ciel et terre, dans une vallée bordée de montagnes. Un paysage qui transpire à la fois une certaine rudesse et une douceur. Un décorum sur lequel plane l’âme, la légende de cette immense plume et voix de la chanson

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vendredi. Toujours bellement entouré d’une basse, d’une guitare, d’une batterie et d'un violon c'est le local de l'étape, Baptiste Dupré qui a l’honneur d’ouvrir vendredi soir sur la place de la Résistance cette édition. Guitare en mains et mots poétiques en bouche, l’auteur-compositeur était ici chez-lui. Une chanson folk aux arrangements aux petits oignons, des saillies humoristiques préparent agréablement les oreilles des spectateurs à la suite de ce banquet de rythmes et de notes

 

 

 

Vendredi. Un coup de chaud, voire de sirocco, traversa ensuite les allées du festival avec l’arrivée de HK. En 5 minutes, Kaddour Hadadi (HK) et son gang dynamitent l’ambiance, transformant la place de la Résistance en deux camps, celui des assis et des débout. Du rythme et du flow, de la générosité et du militantisme, le chanteur, également romancier, a entraîné dans la danse une partie du public. Une grande fête populaire, d’où surgi des rythmes bigarrés au service de ce brillant conteur/tchatcheur à la langue extrêmement bien pendue, nommée HK.

 

 

 

Vendredi.  Dernière surprise et fantaisie musicale du soir sur la place de la Résistance, c’est l’arrivée du Motivés Sound-System et sa farandole de reprises où se croisent titres de Zebda, chants révolutionnaires.... Un curieux projet avec en porte voix les frères Amokrane, Hakim et Mouss, à l’art de la tchatche incomparable. Là aussi l’image du bal est au cœur du sujet avec des chants qui sont la autant pour ouvrir les consciences que pour  faire danser.

 

 

 

Samedi.  Comme à chaque édition, à tout seigneur tout honneur, un spectacle rendant hommage à Jean Ferrat est au programme . Après une création originale très rock l’an passée signée Ian Dayeur, c’est la jeune Angelina Wisme qui avait la tache  pour cette 9ème édition, de rentrer dans les habits , dans l'univers du chanteur. Avec la complicité du pianiste/arrangeur Étienne Champollion, l’artiste découverte dans The Voice, a su donner de l’émotion, de l’intensité devant un public très pointilleux, ne laissant rien passer. De grands classiques tel que La Montagne, «Aimer à perdre la raison» à des petites perles cachées comme «Raconte-moi la mer» «Lembellie», Angelina Wisme, avec des arrangements plutôt modernes, aux tonalités pop , relève le challenge face à ce public de connaisseurs.

 

 

 

Samedi. Après cette escale dans la poésie, les belles mélodies de Jean Ferrat, il ne restait plus qu’à Christophe Miossec d’allumer la mèche. A 4, le chanteur brestois démarre pied au plancher, guitare en main, en barde électrique et rockn roll. Un concert sonique d’où surnage les mots susurrés du poète chanteur ne manquant pas d'en  déranger, d'en  surprendre plus d’un. A grand coups de titres de son dernier opus «Les Rescapés» à un salutaire « Les Bières aujourdhui souvrent manuellement » en rappel, Miossec, vent debout, impose son art sur une place de la Résistance un peu groggy.  Dimanche, le festival s’est fini avec le truculent Wally et son savant sens de l’absurde. Mais là c’était une autre histoire….

 

 

 

 

Du côté du Off, totalement gratuit, les après-midi du samedi et du dimanche,  sur deux scènes, le spot du Coquelicot et celui de La Forge, le public pouvait découvrir ou redécouvrir quelques  talentueux agitateurs  du verbe. Dans les rôles titres Alias Blob, Émilie Marsh, Inès Desrage, Marie D’Epizom, Nicolas Jules, Zim et Angelina Wismes