Festival Ta Parole 2015

Trois jours à La parole Errante ... Par Annie-Claire

 

Dans le joli lieu d'activités d'Armand Gatti, la Maison de l'Arbre, lieu-dit la Parole Errante se déroule chaque année le Festival TaParole. Avec des espace arborés de plein air et vastes locaux fonctionnels, le festival se caractérise par un esprit de partage et un petit côté écolo-bio bien sympathique. Pour la treizième édition, l'ordre de passage des groupes n'était toujours pas annoncé à l'avance, et comme d'habitude, les festivaliers étaient accueillis en plein air par un concert des plus ludique, cette année à nouveau avec plaisir, les toulousains Manu Galure, Simon Chouf et Ugo: les Cotons-Tiges. On a retrouvé aussi M. Fourbe, dans le rôle de l'intendant général, toujours disponible et souriant derrière ses grosses lunettes noires.

 

La programmation 2015 nous a totalement comblés. Tout était excellent, on se savait pas où donner de la tête, surtout que les tables sous les arbres étaient bien accueillantes et que les mets proposés étaient encore plus savoureux que l'an passé. D'année en année, on connaît les bénévoles qui sont des artistes pour la plupart. Tout le monde met la main à la pâte, famille Martin (Lise, Soizic et Anaël) ou famille Joseph (Nicolas et Roxane qui signent la programmation), sans parler de la famille Chichin. Je ne les cite pas tous, mais Loïc lantoine l'a fait à la fin de son concert, et l'on a bien apprécié cette délicatesse.

 

Enorme claque pour moi pour ce cru 2015, c'est celle infligée par Loïc Lantoine. Très leprestien dans l'attitude et dans le débit boissoneux, boitillant avec une botte ouverte, le chanteur nous a ouvert des vannes d'émotion comme un seul homme, mais aidé dans sa tâche par Karim Arab, excellent à la guitare, et pour cause, puis par Mourad Musset. Aujourd’hui quand on veut la lune, on n’est pas poète, on est cosmonaute." (parole de père) ou Jour de lessive de Gaston Couté, chansons, textes, tout chez lui percute (et renverse) l'auditeur.


Angélique Ionatos, nous l'avions applaudie récemment au Festival Aubercail, et en septembre dernier à la Fête de l'Huma. Ici à TaParole, elle a été majestueuse. Toute en concentration, sa prestation fut très dense et très applaudie par l'assistance. Cette chanteuse de renommée internationale que nous suivons depuis des décennies, est très charismatique. Elle chante avec intensité et gravité des textes des poètes grecs, anciens et modernes, dont la fameuse Sappho de Mytilène. D'ailleurs elle a une fleur dans les cheveux. Sa voix rauque est envoûtante, son jeu de guitare carrément exceptionnel. Sa chanson est cantique, elle véhicule un pathos très chargé : Je ne viendrai pas chercher Anna. Et puis elle a chanté Cette Blessure, le texte de Léo Ferré qui est si fort, avec son accent délicatement chuintant. Assise sur une chaise avec sa guitare, Angélique Ionatos donne chaque chanson avec un rythme bien particulier, les nuances de sa voix sont savamment évocatrices, c'est fascinant. Ionatos c'est une histoire d'amour avec le public, indéniablement.

 

Il faut saluer la présence de Romain Didier à TaParole cette année. Il a beaucoup écrit et composé pour les autres chanteurs, il a collaboré sur la durée avec Allain Leprest, c'est un grand Monsieur de la chanson. Il a une puissante voix bien grave bien timbrée, il a assuré, seul au piano une prestation variée, par ce chaud après-midi quasi estival. Il a chanté des chansons d'Allain Leprest (SDF of course), entre autres. Il ne manque pas d'humour, et son regard est bleu et tendre. On le retrouve à Avignon en Juillet.

 

Le festival a terminé sa première soirée avec Fredo des Ogres, que j'avais vu sur scène trois jours auparavant à l'Européen. L'artiste est très sympathique, direct et communicatif. Il a commencé à chanter avec son accordéon, car Alexandre Leitao était en train de terminer un autre concert. Tout s'est fait avec le sourire, et quand Alexandre est arrivé, ça a chauffé dans les 'marcels'. Quelques chansons avec l'orgue de barbarie, et le final avec leur deux accordéons, quel bonheur. Qu'il chante Renaud ou Fredo, ce chanteur nous enchantera toujours.


En fait c'est Garance qui a ouvert le Festival cette année, accompagnée de Tomislav à la guitare électrique. Elle étrennait sa nouvelle guitare folk, blond foncé, de toute beauté. Elle a fait un bon concert, très attendu puisque c'était le premier du festival. Elle n'a pas que des idées-rock, Garance, elle a des idées derrière la tête, et un sacré esprit frondeur.

 

Au même horaire le lendemain, c'était Danny Buckton Trio que s'y est collé pour nous faire voyager en bonne chanson française bien composée et brillamment interprétée. On aime ce trio de choc que l'on a apprécié en demi-finale de Vive La Reprise cette année. Leurs accompagnements sont bien originaux et le groupe cultive un aspect esthétique qui touche au raffinement.

 

Ensuite c'est Radio Elvis que l'on a retrouvé avec le même plaisir que d'habitude, ce groupe a beaucoup de succès, et c'est très mérité, tant il est original et talentueux. L'Ami Pierre est jeune, simple et direct, il a un capital sympathie énorme. Petites ou grandes salles, c'est toujours une réussite les concerts avec eux.

 

Jonnhy Montreuil a clôturé la deuxième soirée. Chaude ambiance rockabily avec une assistance debout qui n'avait plus envie de repartir dormir. J'aime bien ce groupe très 'danse' qui a été présenté à Fédéchansons récemment et à la finale du Grand Zébrock il y a quelques jours à peine.

Et puis, une fort bonne surprise dans la programmation celle de Horla, le groupe de Valence qui a des chansons admirables.

On a aussi retrouvé Bauer, qui dessine les groupes pendant les concerts, assis par terre avec sa lampe frontale. Sur la photo finale, son dessin sur Debout sur le Zinc, le groupe qui a clôturé le Festival dimanche soir.

Très beau programme et excellent déroulement donc cette année encore donc au Festival TaParole qui est de plus en plus suivi. Longue vie à ce festival !