GAROROCK 2018

Par Audrey Lavallade

Orelsan par Benjamin Pavone
Orelsan par Benjamin Pavone

Si vous lisez ces lignes et que vous avez plus de trente ans, sachez-le, aller à Garorock, c’est prendre un sacré coup de vieux ! Idéalement placé après le bac et autres examens, le festival est le paradis des moins de vingt ans. En quelques années, sur la plaine du Filhole, le festival a considérablement grandi, accueillant plus de 140 000 festivaliers en quatre jours (et certainement encore plus les années à venir). A l’intérieur, c’est devenu un véritable parc d’attraction. Concerts bien sûr, mais aussi manèges (un surréaliste train fantôme et des auto-scooters), une tyrolienne, un toboggan d’eau, un barbier, un tournoi de foot, du molky, du volley… Et aussi beaucoup de stands de partenaires, qui font un peu moins rêver. Nous ferons l’impasse sur la polémique Vivendi qui a secoué le festival quelques jours avant.

Nous pourrions presque oublier que nous sommes venus pour la musique. Côté artistes, il y en avait pour tous les goûts, chaque soir, la programmation est très éclectique. Le vendredi, le bal a ouvert avec Equipe de Foot, en pépinière cette année dans la salle bordelaise du Krakatoa. L’équipe n’est composée que deux joueurs, mais leur rock est efficace et va droit au but.

Côté rap, il y avait Lorenzo, Rilès et Orelsan. Orelsan, on aime ou on n’aime pas. Pendant l’heure de concert, nous sommes restés à nous demander s’il était drôle et provocateur ou imbuvable. La question reste ouverte, chacun connaît la capacité d’agitateur du rappeur, oscillant entre misogynie et leçons de vie. Mais la ferveur qui a secoué le public connaissant les chansons sur le bout des doigts était impressionnante.

Eddy de Pretto par Benjamin Pavone
Eddy de Pretto par Benjamin Pavone

Côté électro il y a eu le duo Polo & Pan, un brin répétitif, un brin ennuyant, à part peut-être pour leur titre phare Canopée. Et Odesza qui finit en beauté la soirée. Entre hip-hop et chanson française, Eddy De Pretto a mis le feu à la petite scène Deezer, malheureusement enserrée entre des conteneurs, la foule était tellement énorme qu’il était impossible de s’approcher. On se contentera d’admirer de loin la prestation du jeune prodige, dépassé par son succès.

Pour nous, le saint Graal ce soir c'était Marilyn Manson, qui a fait une entrée sur scène à peine maquillé, on serait presque déçus. Mais il n’a rien perdu de sa superbe, de sa voix et de son sens du costume, et quelle présence ! L’artiste américain soigne les détails, chantant dans un micro poing américain. Mais entre chaque morceau, le noir sur scène s’éternise, quelques minutes s’écoulent, faisant perdre un peu de fluidité au show, Marilyn Manson n’était peut-être pas mieux de sa forme. Il n’a pas fait nos chansons préférées, mais la prestation de deux jeunes festivalières sur Kill for me a beaucoup plu à la gente masculine.

 

Si la soirée fut aussi folle le samedi (Nekfeu et Charlotte Gainsbourg entre autres), malheureusement le dimanche a été annulé sur ordre de la Préfecture en raison des orages prévus. Dommage MGMT, Roméo Elvis, Arthur H, Les Hurlements d’Léo et Tryo étaient au programme. Les dates de la prochaine édition sont déjà connues, du 27 au 30 juin 2019 et la volonté est d’attirer 50 000 personnes par jour. Garorock a l’air bien déterminé à devenir le plus gros festival de France.