VOIX DE FETE - BARS EN FETE


La Suisse, ses banques, ses chocolats, ses montres, bref ses clichés … et son festival de chanson francophone, Voix de Fête, l’un des tous premiers de l’année. Depuis quatorze ans, au mois de mars, les Genevois ne savent plus où donner de l’oreille. Ce n’est pas moins de quinze lieux qui accueillent des concerts, du Casino théâtre aux salles de café bondés, en passant par le mythique Chat Noir de Carouge ou une boulangerie. Il y en a pour toutes les oreilles et toutes les bourses, car en parallèle du programme officiel de Voix de Fête, l’association La Teuf organise le off : Bars en fête. Tout  le long du festival, on peut jongler entre in et off, galopant d’un lieu à l’autre dans tout Genève. Impossible de tout voir - ou même tout citer - quand certains soirs affichent plus d’une vingtaine de concerts différents. Les précédentes éditions proposaient dix jours de festivités ; cette année, la voilure a été réduite à six jours. Face aux difficultés financières que rencontre le festival, une soirée de soutien avait été organisée peu de temps avant. En 2011, ce sont pourtant 15 000 spectateurs qui s’étaient rassemblés pour découvrir des artistes de toute la francophonie. A Genève, la chanson est intimiste, mais bien vivante.

 

Le festival a ouvert ses portes dès le mardi avec Grand Corps Malade, poète du quotidien, jongleur de mots qui distille ses petites histoires inspirées de sa vie en banlieue sur la scène du Palladium. Côté off, c’est François Gaillard, percutant et insolent qui ouvre le bal. Le mercredi accueille Pierre Lautomne définitivement rock mais toujours mélancolique avec la sortie de son nouvel album Le cœur des lièvres, l’excellent Iaross et Ben Mazué. Le jeudi ne faiblit pas avec Jean-Louis Murat Thomas Dutronc et Jérémie Bossone, dont on entend beaucoup parler en ce moment.

 

Le vendredi, tout s’accélère encore avec pas moins de dix-huit concerts, de Julien Doré à Evelyne Gallet, de Bœuf à Waldimir Anselme, d’Aliose à Kif Kif. Le samedi, Thomas Fersen, dont on ne présente plus les fables monte sur la scène du Palladium et Orelsan, rappeur contesté s’offre la scène du Château Rouge. Dans le off, Gil Jogging et son acolyte Yves Survet, sympathiques loosers nous racontent leur vie décadente, le Duo d’Extrêmes Suisses s’amuse follement de l’actualité helvétique et Raspail entre rock et folk nous offre de grands espaces.

 

Pas le temps de s’ennuyer la journée non plus : vendredi et samedi après-midi, les découvertes s’enchaînent entre le Chat Noir et le Café de la Plage, juste en face. La terrasse entre les deux permet de goûter la douceur de vivre de Carouge – et ses quelques rayons de soleil printanier.

 

Le festival se clôture le dimanche en douceur avec Folk Off pour un concert dans une boulangerie. Probablement le seul concert non francophone, mais pas le moins poétique. On apprend que les chocolatines s’accommodent bien de bières ! C’est Bertrand Belin, inoubliable depuis son très beau Hypernuit qui clôture définitivement le bal au Chat Noir.

 

www.voixdefete.com

 

Audrey Lavallade